La famille X est arrivée en France en juillet dernier. Lors de l’enregistrement de la demande d’asile, en août, l’OFII (Office Français de l’Immigration et de l’Intégration) leur a expliqué que sa mission était d’assurer une prise en charge des demandeurs d’asile et que dans ce cadre l’OFII allait leur faire une proposition d’hébergement.

Comme bien souvent, aucune proposition d’hébergement n’est venue. La famille a été hébergée par des bénévoles pendant de nombreuses semaines. Les enfants ont commencé une scolarisation dans une école de Lorient. Quand elle a commencé à toucher l’ADA (allocation pour demandeur d’asile), la famille a pu louer, avec l’aide d’une association habilitée à faire de l’intermédiation locative, un petit appartement.

Pendant toute cette période (6 mois), l’OFII n’a fait aucune proposition et ne s’est enquis de rien.

Il y a une semaine, un courrier est arrivé annonçant que la famille devait se rendre en CADA dans la région de Vannes. Zéro dialogue, aucune question sur la situation de la famille ni la scolarisation des enfants, juste une «notification à se présenter à un hébergement pour demandeur d’asile» sous peine de perdre le bénéfice des Conditions Matérielles d’Accueil (c’est à dire, en l’occurrence, l’ADA).

Nous sommes choqués par cette manière de faire. Une telle «orientation» d’office peut se justifier dans les quelques premiers jours ou semaines après l’enregistrement de la demande. Mais quand l’OFII a laissé les gens se débrouiller pendant des mois, il pourrait a minima s’enquérir de la solution qu’ils ont pu mettre en place et demander si le placement envisagé en CADA convient.

Il y a là, à nos yeux, à tout le moins, une désinvolture administrative qui nous désole.